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US Open : Clément Sordet passe le cut !

Un peu perdu lors de la première journée, le golfeur français a recouvré ses esprits, son jeu et son putting vendredi pour aller chercher une magnifique qualification sur le green du 18 (56e à +2).

Après son premier tour et une carte de +5, il faut avouer qu’on n’aurait pas misé un penny sur la qualification de Clément Sordet pour le week-end de l’US Open… On aurait plutôt parié sur Matthieu Pavon et sa bonne dynamique. On s’est trompé. Le Bordelais ne sera pas de la fête, au contraire du Lyonnais, convié donc à jouer encore deux fois sur le parcours mythique de Pebble Beach, un endroit qu’il connaît bien pour l’avoir fréquenté régulièrement quand il était universitaire américain.

Dos au mur, Clément Sordet a obtenu son ticket sur l’ultime trou, le 18, ce long par 5 qu’il avait si mal joué la veille, en envoyant une balle hors limite pour un triste double-bogey. Pour éviter de commettre à nouveau cette grosse bêtise et se donner une chance de putter pour birdie, le Français a laissé le driver dans le sac et privilégié la prudence, ou la sagesse. Il raconte : « J’ai d’abord tapé un fer cinq, puis pour mon deuxième coup, j’ai choisi un fer quatre, l’arbre qui se trouve au milieu du fairway ne m’a pas gêné. Pour aller sur le green, j’avais donc un wedge… »

« C’est comme si j’avais gagné un tournoi »

Son approche est tombée à 10 mètres derrière le drapeau. À cet instant de la partie, son score était de +3. Il fallait donc rentrer ce putt difficile, en descente, avec beaucoup de pente de gauche à droite. Un putt capital, comme un penalty pour se qualifier pour un quart de finale de Coupe du Monde. « Je ne m’imaginais absolument pas le rater… » Et il ne l’a pas raté, explosant de joie comme s’il avait remporté un tournoi : « Oui, c’est comme si j’avais gagné un tournoi. »

Il prononça exactement les mêmes mots le lundi 3 juin quand il a obtenu son billet pour l’US Open, dans la banlieue de Londres, après deux tours stressants de qualification. Là-bas, un peu fatigué par le mariage de son frère qui s’était déroulé deux jours avant, il avait enchaîné une série exceptionnelle de six birdies. Vendredi, au moment d’aborder la partie retour du parcours, il a repensé à cette après-midi euphorique, il a essayé de retrouver cette sensation de bien-être, de confiance qui vous laisse penser que rien ne peut vous arriver. « Je me suis dit qu’il fallait que je recommence… »

Seuls trois joueurs ont fait mieux que lui vendredi

Le bogey du 10 aurait pu ruiner ses espoirs. Il n’en fut rien. Sur le 11, le 13 et le 18, il a engrangé les birdies qui sont venus s’ajouter à ceux du 6 et du 7, avec sur ce dernier, le fameux petit par 3 de 95 mètres, un coup qui faillit lui offrir un trou en 1. Et avec un peu plus de réussite, il aurait pu aussi scorer encore sur le 15, 16 et 17 avec des balles qui à chaque fois ont frôlé le trou. Il aurait pu s’en vouloir, perdre le fil après tant d’occasions manquées. Il n’a pas gambergé. Il lui restait donc le 18 pour atteindre son objectif…

Malgré la pression, et l’enjeu, Clément Sordet a tenu le choc, et fait vivre à sa compagne, Marie, qu’il épousera au mois d’août, une émotion exceptionnelle. Pascal Sordet, son papa, sut rester calme car à ce moment de l’après-midi, il restait un doute, celui que son – 3 de la journée et son score total (+2) ne suffisent pas. Le doute s’est dissipé rapidement. « Je suis très content, vraiment car j’ai bien joué, j’ai respecté la stratégie sans me précipiter. Je savais que je pourrais faire un – 4 ou un – 3. Car finalement, lors du premier tour, je n’étais pas si mal que ça. J’étais un peu stressé, sans avoir la main qui tremble mais le trac. Sur le deuxième tour, J’ai eu bon état d’esprit tout le long. Je me suis accroché. » Pour renverser la tendance.

À noter que vendredi, seulement trois joueurs (Woodland, Furyk et Kizzire) ont mieux joué que Clément Sordet. Ce samedi, il partira à 8h42 (heure locale, 17h42, heure française) et évoluera au côté d’Eric van Rooyen, un joueur sud-africain qui évolue sur le Tour Européen.